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Chapitre
second : Sur les chemins d’Althéa
(Carnets
d’Eõl, retrouvés dans une auberge de Silversky - Solstice d'été.)
Trois
ans…Trois années d'errance dans les rangs de la Compagnie du
Poisson-Chat que je m'en vais vous conter…Je me nomme Eõl’Jarion
de Lestril, fils d'Irïn de Lestril. Mais de grâce, appelez moi Eõl,
tout simplement…Comme je vous l'ai déjà sûrement appris, je
suis natif de la Haute Noblesse du duché de Windhowl. Certains à
la Cour me trouvaient étrange dans mes manières…" Ce garçon
est bien mystérieux ", chuchotait-on, " Ses origines
sont obscures, il aurait des ancêtres nains !" Je ne
comprenait pas pourquoi ces emplumés me rejetaient…ma différence
faisait de moi un paria…Toujours est-il qu'après mon entrevue
avec Titania, belle dame des Ondées, j'ai quitté Windhowl et je
me suis mis en route vers le Nord, selon ses instructions…
Errance…Liberté…Une
vie de saltimbanque claire et heureuse…
J'ai
rejoint la Compagnie du Poisson-Chat. En compagnie de Grim le
Veneur, nous avons vite fait de recruter des gens de tous les
horizons, comme l’artiste althéen qui se faisait appeler
Requiem. Avec ces compagnons de fortune j'ai découvert le monde
et je me suis forgé ma philosophie quotidienne. J'ai appris à vénérer
Brehan, Dieu Courage, qui me permet de porter une lourde armure
sur mes frêles épaules ; Syl, Maîtresse des Mystères, qui
soutient mon bras au quotidien et me permet d'invoquer les arcanes
les plus secrètes ; je chantais des louanges à Sélène, Ombre
parmi les ombres, qui règne sous le manteau de la Nuit que j'aime
tant. Mais cependant, s’il est un dieu que j'admire et que je vénèrerai
jusqu'à ce que la Faucheuse m'emporte, c'est bien Iago. Depuis
que la Dame m'a guidé vers la Compagnie, le Collectionneur m'a
placé sous sa protection : je me suis mis à étudier l'Art des
Rimes et des Chansons avec des sylphes des bois pour devenir
barde. Alors que Requiem me contait les merveilles de Iago, je
m'endormais chaque soir avec la conviction que je mènerais
toujours une vie heureuse, faite d'errance et de poésie.

Un
jour où je me promenais dans la plaine du Grand Nord, je fis une
rencontre toute particulière : alors que je m'affairais à
cueillir des baies, un homme se présenta à moi. Ses cheveux
blonds et clairs luisaient sous la pâle aurore, et recouvraient
un visage dur et ferme. L'homme était vêtu d'une simple tunique
et portait un haubert qui semblait dur comme la pierre. Une hache
pendait à son ceinturon. Mais si l'homme paraissait
impressionnant, il l'était toutefois moins que le loup qui
l'accompagnait ! Oui, un loup était là, paisible et majestueux.
On ne le distinguait guère, dans le manteau humide de l'aube, car
seules les pupilles perçantes de son œil luisaient d'un jaune éclatant.
L'homme s'adressa à moi en ces termes : "Isenfil ne gronde
pas à ton approche…cela signifie que tu n'es pas mauvais…je
me présente, je suis Kern, et je me rends à Lighthaven pour y
apprendre les rudiments de l'escrime. Est-ce qu'il te plairait de
m'accompagner ?"
Apparemment
je répondis oui, puisque depuis ce jour nous arpentons les
chemins d'Arakas et de Raven's Dust en suivant la voie qui nous
incombe, moi celle des arcanes et lui celle des armes. Pas très
fin, très barbare dans sa manière de combattre, c'est indéniable,
Kern n'en est pas moins un homme raffiné, un mécène qui n'hésitera
pas à dépenser des sommes considérables pour quelques vers ou
pour un portrait...Un allié précieux de la Compagnie, vous
l'aurez compris !
La
vie continuait ainsi, de façon lente mais jamais monotone. Nous
donnions des représentations dans les plus grandes villes, et
ainsi nous avons vu défiler, au fil des ans, un nombre incroyable
de ducs, barons ou vicomtes qui se pressaient pour nous admirer à
l'œuvre sur les planches des théâtres althéens.
Je
me suis également attelé à une bien noble tâche, c'est à dire
agrandir la Compagnie : les maîtres se sont entourés d'élèves,
et c'est ainsi que je fis la connaissance de Dame Jhaela, dont la
valeur et le sens artistique ne sauraient être mis en cause…
Maintenant,
je me consacre à la vie communautaire et à nos chers citoyens :
Fraîchement nommé prêtre de Iago et garde royal, j'essaye
chaque jour d'apporter la justice dans un monde dominé par des
croyances superstitieuses…Mais je sais qu'un jour cela cessera,
car le cri de la liberté rugit en moi comme l'eau dans un
torrent…
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Chapitre
troisième : Transcendance
(Salle
des Fêtes de Stonecrest - Année de la Grande Trêve)
« Eh
oh les gamins, faudrait penser à dessoûler ! Regardez moi tous
ces fûts de bière que vous venez de me vider ! »
La
salle des fêtes de StoneCrest, capitale du Royaume de Goldmoon
depuis que notre bon Roy Théodore le XVIeme l'avait décrété,
ressemblait ce soir plus à une taverne qu'à autre chose. C'était
un bouge immonde où s'entassait toute la populace des bas
quartiers, contente de célébrer la Trêve établie avec les
peuples Skraugs. Tandis que le vieux Gundhar, barde à la retraite
reconverti en tavernier, s'affairait avec mes soûlards de frères,
je restais dans un coin de la salle, muré dans mon mutisme.
« Calme,
l'vieux, calme…*hic* »
« Ouais…*hips*
On veut juste..juste..s'amuser ! Ouais !!! »
« Eh
! L'vieux Gundhar ! Tu nous racontes l'histoire du barde, là, Eõl
! Ouais, celle que tu…*hips*…essayes toujours de finir avant
qu'on s'écroule sous les tables de la taverne ! Hin
hin hin ! »
« Hum
…soit. Vous avez intérêt à être attentifs cette fois-ci,
garnements ! Attendez que je sorte mes parchemins …voilà ! Lors
de votre dernière cuite ( hem ! ), j'essayais de vous raconter
comment Eõl était devenu un barde itinérant, et ce qui l'avait
amené à devenir garde royal …écoute maintenant, peuple de
Stonecrest, le plus grand moment de la vie d’Eõl ! »
Alors
que le vieux commençait son récit, je m'approchais, m'affaissant
sur une chaise en cèdre pour écouter une part des récits qui
circulait sur un barde très célèbre, qui avait vécu au temps
de sa Majesté Théodore le XIIIeme, alors que Stonecrest n'était
qu'une minuscule colonie …Le vieux se plaisait à conter à qui
voulait l'entendre ces fables qui avaient survécu à l'épreuve
du temps. Alors qu'il débutait, l'activité fiévreuse de la
salle se brouillait dans mon esprit, et le son des voix mourait
dans les épaisses fumées des pipes à tabac des voyageurs…

"Fort
bien, qui veut commencer ?" La voix tonitruante de All, Grand
Marchand de Iago, venait de retentir sur la place de Lighthaven.
Les prétendants jetèrent un bref regard vers l'homme en robe
blanche, qui avait été désigné pour être le président du
Jury. En effet, c'était en une belle journée d'hiver qu'une
dizaine de personnes s'étaient dirigées vers la baronnie pour
tenter de devenir Barde Royal du Royaume de Goldmoon. Parmi eux était
un homme petit, vêtu d'une armure de mailles et d'un chapeau de
cuir vert. Il était accompagné d'hommes en armes, ses frères de
combat, qui étaient venus l'encourager : Eõl, car c'était lui,
envisageait depuis fort longtemps de venir vivre à la Cour pour
chanter ses œuvres devant le Roy…C'était là une occasion
unique pour le garde, qui composait souvent dans les dortoirs de
la caserne, entre deux entraînements avec Lycaos, mage royal, et
Rathen, archimage de Syl. Près de lui étaient de nombreux amis
poètes, comme Naeth, Muse de Iago, qui venait comme lui pour décrocher
le titre.
Et
comme le barde avait retenu les leçons des muses des Bois, il se
fit fort de triompher de ses concurrents, dans une lutte non pas
sanglante, mais tout aussi âpre que le serait un combat à mort !
Cela c'était passé au cœur de l'hiver, le pays entier était
plongée dans un blanc manteau de neige, et Eõl s'en souvint
toute sa vie : sous les vivats de ses proches et des badauds de
Lighthaven, il était enfin nommé barde royal ! Il allait enfin
connaître le faste de la vie à la Cour, enfin côtoyer les
autorités du pays ! Il allait également quitter la caserne,
puisqu'il devait abandonner son titre de garde pour assurer ses
nouvelles fonctions au palais. Il quitta ainsi ses frères
d'armes, et commença une nouvelle vie, suivant les
recommandations de Kern qui lui conseillait de se méfier des
manigances des nobles.
Des
années, il resta là-bas. Des années, il vécut reclus, loin du
monde, composant pour les hautes instances et perfectionnant ses
compétences de mage. La vie s'écoulait d'une manière morne, et
quelquefois, lorsqu’il voyait le Capitaine décapiter un gobelin
dans la cour du palais, il se mettait à regretter les temps
anciens. Il sentait que sa vie basculait, il mais ne pouvait rien
faire. Requiem était reparti dans les îles de Sumner, et Jhaela,
rendue démente par la faute de l'haruspicien Oniros, avait été
tuée dans des circonstances mystérieuses. La solitude
envahissait Eõl, qui devenait distant et parfois même médisant.
Influence de la Cour ? Certainement. Les pucelles de Silversky
s'offusquaient devant sa misogynie, on se demandait comment cet
homme froid avait pu un jour écrire des poèmes d'amour.
Plusieurs fois les nobles s'étaient plaints de son attitude
scandaleuse, mais il s'en sortait toujours, car il avait les
bonnes grâces du Roi. Il faisait bonne figure en société, c'était
un prêtre de Iago exemplaire, mais la vue de cet homme devenu
vieux et aigri au fil des années provoquait maintenant la peur.
Il
décida un jour de partir dans petite colonie de Stoneheim pour se
changer les idées. Les chasseurs bréhanites le voyaient errer
des heures dans les vallées, inspectant les fleuves, remuant ciel
et terre, et rentrant dépité à la taverne, tous les soirs. C'était
un tableau pitoyable que cet homme courbé et grisâtre, qui avait
peine à marcher, et qui semblait chercher quelque chose, ou
quelqu'un. Les jeunes du pays prophétisaient d'un ton ironique sa
mort prochaine, car ce n'était plus le jeune barde que tout le
monde avait connu qui se traînait dans les rues de Stonecrest,
mais une véritable loque humaine.
Toujours
est-il que c'est la dernière fois que l'on vit Eõl-le-Vieux
arpenter les couloirs du palais de Silversky. On n'eut plus de
nouvelles de lui pendant des semaines. Etait-il allé consommer
ses derniers jours dans une montage du pays ? Etait-il mort ?
Qu'importe. Le royaume, lui, se mettait à renaître à l'approche
du printemps, et Eõl était oublié depuis longtemps lorsque les
premières fleurs se dressaient sur les parterres de Lighthaven.
Pourtant
une folle rumeur courait depuis quelque temps : on disait que le
barde avait obtenu une faveur d'Artherk, celle d'aller vivre
quelques temps dans le palais de Iago, qui se trouve au-delà du
monde connu ! Il était vrai que récemment, on avait vu des
humains quelque peu...spéciaux, puisque ceux-ci arboraient, fièrement
ou non, une paire d'ailes dans le dos…On disait que ces élus étaient
des pions sur le grand échiquier de la bataille entre l'Haruspice
et les Dieux, mais personne ne pouvait le prouver, et de folles
suppositions couraient sur le compte du Vieil Eõl. Ces
suppositions se sont révélées fondées, puisqu'un jour, un
homme presque nu, extrêmement jeune, et ailé, fit irruption dans
le temple de la baronnie. Son visage plaisant inspirait la
confiance, et quand quelques curieux lui demandèrent sa
profession, il se virent répondre que l'être ailé était un
barde. Un nouveau barde dans le pays ! Grande nouvelle ! La
surprise vint quand le "séraphin" - c'était ainsi
qu'ils se désignaient - leur indiqua son nom. Eõl.
Ainsi
c'était vrai, comme il l'expliquerait plus tard : accueilli au
palais céleste, il reçut la jeunesse et une espérance de vie énorme,
ainsi qu'une paire d'ailes qui serait un témoignage de sa
transcendance. Ses anciens compagnons le regardaient d'un œil
nouveau et intrigué, puisqu'il faisait dorénavant figure de
jouvenceau à la Cour. Mais ce n'était pas pour déplaire à tout
le monde, car il avait regagné sa verve et son habileté ! Il se
plongeait avec une joie non dissimulée dans les jeux cruels de la
Cour, composant des pamphlets, faisant pencher la balance des grâces
royales à sa guise, en se jouant des autres nobles. Un mois plus
tard, sa popularité était déjà si grande qu'on en entendait
parler dans les vallées du Nord d'Arakas. Cependant, sa nouvelle
condition inquiétait ses anciens compagnons, car le timide Eõl
qu'on avait connu avait bel et bien disparu. Il avait gagné en
charisme ce qu'il avait perdu en humanité, il avait gagné en
force ce qu'il avait perdu en intelligence. Il faisait d'ailleurs
preuve d'une violence inouïe, et il s'entraînait chaque jour
dans la caserne, préférant l'usage des masses et des fléaux à
celui des arcanes…
(…)
J'arrêtais
le vieux Ghundar. "Mais enfin, si je comprends bien, l'esprit
d’Eõl était mort? Il n'était plus lui même? " Que
nenni, fiston, que nenni. Disons simplement que son âme avait été
exacerbée par la folie provoquée par sa précédente vie. Mais
il restait le même Eõl, il composait les mêmes œuvres, buvait
la même bière…Tu comprends, ce qu'il a pu voir chez le Grand
Iago dépasse notre entendement…qui sait ce qu'il a vécu là-bas
? Qui sait ce que l'Oracle a pu lui dire ? Disons que pour sa
nouvelle existence, Eõl avait décidé de vivre...pleinement sa
vie." Et c'est ainsi que se finit l'histoire, Ghundar ? Eõl
était devenu immortel? " Que vas tu penser là ? Non, bien sûr
que non ! Il lui restait encore bien des choses à accomplir, mais
ceci, je vous le raconterai dans une prochaine veillée…Regarde
moi tes frères ! Tous endormis !!! Pff, soûlards ils sont, soûlards
ils resteront ! Allez dégage petit, on ferme !
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Epilogue
Eõl
le barde avait changé de nature en subissant l’épreuve de
l’Oracle. Il survécut, mais il perdit la raison, car il
souhaitait plus que tout demeurer auprès de son dieu plutôt que
de retourner sur cette terres des mortels qui l’avait tant déçu.
Le reste de son histoire n’est pas clair : il aurait
contacté des organisations malfaisantes pour nuire aux hautes
instances royales, mais, trahi, se serait exilé vers le royaume
lointain d’Angélus. Une chose est certaine, c’est là qu’il
fit la connaissance de Maedevan Maeght, barde et roublard de son
état, qui tenta de tuer Eõl au détour d’une ruelle.
L’audace de l’entreprise plut au séraphin, qui fit de
Maedevan son apprenti et son héraut dans le royaume de Goldmoon.
L’espion se fit fort, tout le long de son séjour, d’exécuter
les ordres de son maître et de mettre sur pied une secte de
iagonites maléfiques. L’entreprise réussit, les clergés
officiels de Silversky furent grandement affaiblis, et Maedevan
retourna auprès de son maître pour nuire cette fois-ci au
pouvoir angélusien. Maedevan Maeght et Eõl Graverune trouvèrent
tous deux la mort lors de l’accomplissement de la Quatrième
Prophétie, qui consacra la Venue de l’Haruspice et qui mit fin
à l’existence de la race humaine.

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Addenda :
Poésies et œuvres des bardes maudits
La
Caravane
Dans
le feu chatoyant danse notre mémoire
Sur
les pierres fatiguées nous nous sommes assis
Hardi,
compagnons ! C'est assez aujourd'hui
Arrêtons
nous ici pour contempler le soir
Bande
fière et joyeuse, stoppe là ton chemin
Allume
les lanternes et calme les chevaux
Demain
la route est longue, et par monts et par vaux
Tu
devras raconter les chants des baladins
Maintenant
tout est sombre, et l'Ancien s'est assis
Devant
le feu de camp où les reflets s'amusent
Il
s'apprête à transmettre l'art sacré des Sept Muses
A
tous les ménestrels qui sont ses apprentis
Ainsi
va commencer l'éternelle saga
Qui
se terminera dès le lever d'Hélios
Il
faut se préparer, voici venir les noces
Le
matin et la nuit s'unissent ici-bas
Si
un jour vous croisez ces joyeux troubadours
Sur
les clairs chemins de la belle Althéa
Écoutez
leurs histoires qui racontent
la foi
Qui
content l'espérance et qui chantent l'amour...
(Eõl
de Lestril)
Riverside
C'est
une fière cité aux reflets chatoyants
Baignée
dans la douce lueur des ondines
Lentement
des ruelles une froideur sibylline
Émane
à travers les beaux chants des enfants
C'est
une vieille musique aux notes argentées
Qui
berce sylphes et dryades et sirènes
Qui
hante les canaux où les rimes sont reines
C'est
un vieux refrain âgé et usé
Ô
fière étrangère aux doux yeux de diamants
Ville
bénie des dieux et frappée de fortune
Ô
précieux anneau serti par la Lune
Tu
m'as hypnotisé par tes charmes d'antan
(Eõl
de Lestril)
Petites
prosopopées pour Sélène
Le
Vol
Partout
je suis haï, partout je suis hué,
Les
marchands et les gardes jettent l'opprobre sur moi
Moi,
fierté des filous et fléau des cités,
Soit
bénie ma déesse, je ne vis que pour toi !
Le
Silence
A
l'heure la plus secrète des chagrins les plus sourds
Sur
les champs de bataille j'étends mon noir manteau
Des
plus grands crépuscules, des plus tristes amours
Partout
je triomphe et fais mourir les mots.
Le
Meurtre
Les
gens disent que je suis le plus affreux des crimes
Est-ce
possible, dit-on, de tuer de sang-froid ?
Je
ne suis qu'un poème où le sang est une rime,
Soit
bénie, Ô Sélène, je ne vis que pour toi !
La
Nuit
Je
recouvre le ciel de mon manteau de moire
Je
protège les mendiants, je protège les masqués
Mon
enfant, prends cette dague, va donc tuer ce soir
Tu
vaudras mieux, c'est certain, que des centaines d'épées.
(Maedevan
Maeght)